Les Baux-de-Provence (13) – 27/08/11 – Discours de Bernard Bres prononcé lors de l’Université d’été 2011 du MNR
Jadis, on disait que le Roi était Empereur en son royaume sur lequel il exerçait ses prérogatives régaliennes. Aujourd’hui, notre doulce France n’est plus qu’une coquille vide, une belle architecture vidée de sa substance. C’est le règne des maffias, lobbies, ethnies allogènes qui oppriment le peuple français, vicient son âme et ruinent notre civilisation qui fit pourtant l’admiration du monde (voir Antoine de Rivarol au XVIIIe siècle et son « Discours sur l’universalité de la langue française »).
Qui rêve encore de la France de nos jours ?
Le mondialisme et l’homme moderne yankee broient l’identité des peuples (il est symbolique par exemple que toute référence au christianisme ait été bannie de la charte européenne).
Mais qu’est-ce-que la mondialisation dont on parle sans cesse par ces temps de crise et que Bruno Mégret et le MNR, une fois encore bien inspirés, ont mis à l’ordre du jour de cette UDT parfaitement en phase avec les évènements actuels ?
Ce terme est apparu pour la 1ère fois en 1959 dans le journal The Economist. Toutefois ce n’est que vers 1980–1990 qu’il s’est imposé. Il signifie l’accroissement des flux, du volume des échanges commerciaux de biens, de services, de main-d’œuvre, de technologies et de capital à l’échelle internationale. A partir des années 90, le terme se généralise, on parle du « village global », des mouvements mondialistes et altermondialistes. Les Anglo-saxons utilisent le mot « globalization » (c’est-à-dire, l’interdépendance au niveau mondial). Au début, il s’agissait surtout des dimensions économiques et sociales, puis le concept s’est étendu aux échanges humains qu’ils soient économiques, culturels ou politiques. En revanche, le terme globalisation financière s’est imposé pour désigner la constitution d’un marché mondial intégré des capitaux. Selon certains, la globalisation aboutirait à la dissolution des identités nationales et à l’abolition des frontières parachevant ainsi la mondialisation.
La mondialisation consiste en l’interdépendance croissante des économies et contribue à l’expansion des échanges et des interactions humaines. Enfin, elle est une réalité géographique spatiale : le monde s’uniformise et les territoires disparaissent selon une double logique d’intégration/fragmentation ou du moins, ils sont fortement hiérarchisés et polarisés.
Souvent, la mondialisation est décrite comme un phénomène inéluctable,mais n’est-ce-pas un mythe ? Quant au mondialisme, c’est une idéologie qui vise à détruire l’État- Nation et à instaurer un gouvernement mondial « humaniste ». Ainsi, le 17/1/1950, les banquiers israélites Rockefeller, Warburg et Rotschild prévoyaient : « nous aurons un gouvernement mondial que cela plaise ou non. La seule question est de savoir s’il sera créé par la force ou par le consentement ». Et, en 1991, David Rockefeller déclarait : « La souveraineté nationale d’une élite intellectuelle et de banquiers mondiaux est certainement préférable aux décisions nationales qui se prennent depuis des siècles ». Le mondialisme répand son idéologie matérialiste incarnée par les USA et les sionistes à travers des clubs très fermés comme la Trilatérale, le club Davos, les clubs d’Aspern, le groupe Bilderberg où se décident les orientations fondamentales d’un monde « orwellien ».
Toutefois, si cette notion de mondialisation est récente, l’Histoire a connu des périodes équivalentes : dans l’Antiquité, l’Empire perse (échanges des cités phéniciennes à la Grèce et l’Inde, de Gibraltar aux rives du Gange), la mondialisation hellénistique (conquêtes d’Alexandre), la culture grecque devient universelle (bibliothèque d’Alexandrie), de même l’Empire romain puis, au Moyen-Age, l’Empire carolingien (IXe), l’Empire byzantin (Justinien Xe) sans oublier l’Empire du Milieu et la Route de la Soie ou la Ligue Hanséatique, enfin la Renaissance, les grandes découvertes, les premiers empires coloniaux. L’espace ne cesse de s’étendre ainsi que les échanges économiques, technologiques, culturels entre civilisations. Déjà Montesquieu disait : « Nous
recevons trois éducations différentes ou contraires : celle de nos pères, celle de nos maîtres, celle du monde. Ce qu’on nous dit dans cette dernière renverse toutes les idées des premières ». Tout ceci accentué au XIXe siècle par la révolution industrielle (machine à vapeur, télégraphe) qui permit une meilleure communication dans le monde et des transferts d’hommes, de biens, de savoirs. Parallèlement, les empires européens se développent. Le XXe siècle marque un coup d’arrêt avec les conflits mondiaux, la vague de protectionnisme et l’échec de la Société des Nations. Ce n’est qu’après 1945 qu’elle reprend avec les créations de l’ONU, de la Banque Mondiale, du FMI, du GATT et la prééminence du modèle culturel américain. La Guerre Froide, la décolonisation, limitent son extension, mais avec l’effondrement du Bloc soviétique en 1989, elle est relancée d’autant que l’Asie et l’Afrique, jusque là peu concernées, entrent dans son champ. Les marchés financiers se mettent en place à l’échelle internationale.
Voyons, maintenant, les différents aspects de la mondialisation contemporaine.
sur le plan économique. Les pays riches auraient bénéficié de l’accès du consommateur à plus de biens à un prix plus faible que si le produit était fabriqué dans le pays lui-même. Par ailleurs, pour les détenteurs de capitaux, le rendement est meilleur. Mais ceci induit des délocalisations d” industries intensives en main-d’œuvre peu qualifiée et une concurrence accrue entre pays. De plus, la Chine et l’Inde se rapprochent très vite de nos standards (ainsi les classes moyennes sont touchées à leur tour : voir pour l’informatique la recherche d’ingénieurs à Bangalore). On peut objecter aussi que la mondialisation n’a pas été porteuse de croissance en Europe, qu’elle a généré des iniquités, des dégâts environnementaux, une concurrence désastreuse, une mise à mal de la réglementation, de la protection sociale, de la fiscalité et même de l’éducation, un véritable dumping social selon certains. En fait, les principaux bénéficiaires furent les NPI (nouveaux pays industrialisés) avec leur main-d’œuvre qualifiée à faible coût et les investissements très importants des pays riches (ex. Japon après 1945, Taïwan, Corée du sud, Hong Kong, Singapour…). Toutefois, il restent dépendants des marchés financiers et la répartition des gains est très inégale (Brésil, Chine). Les pays pauvres, en particulier l’Afrique noire sont restés à l’écart, hors de l’Histoire faute de cadres, d’institutions sûres, à cause de la corruption généralisée et d’une agriculture dépendante des pays riches.
Aspect financier. Après 1945, les marchés financiers étaient réglementés nationalement et cloisonnés mais le FMI et la Banque Mondiale (lors du consensus de Washington de 1971) imposèrent les « 3 D » : dérèglementation (abolition du contrôle des changes et des restrictions aux mouvement des capitaux), désintermédiation ou accès direct des opérateurs aux marchés et décloisonnement. Le 15/08/71, Nixon décidait l’inconvertibilité du dollar par rapport à l’or, sorte de diktat. C’était la fin du système de Bretton Woods. Le 6/01/76 étaient signés les accords de la Jamaïque qui confirmaient l’abandon de toute référence à l’or comme fondement de la valeur monétaire et l’assomption du « Dieu Dollar » comme monnaie de réserve internationale avec pour corollaire la dérégulation absolue comme unique loi du marché. Une nouvelle logique s’instaure : la globalisation financière. En supprimant les obstacles à la circulation des capitaux, elle a donné une très forte impulsion aux marchés financiers au profit surtout des firmes multinationales, des Trésors Publics, des établissements de crédits et des investisseurs institutionnels, avec pour conséquences : la volatilité des marchés, la variation des taux d’intérêts et de change et des risques systémiques (pertes économiques et de confiance : théorie des « dominos »). Quant aux USA, ils pouvaient désormais, faire financer leurs déficits commerciaux par le reste du monde grâce à l’émission de Bons du Trésor. Aujourd’hui, les états et les institutions se révèlent impuissants à gérer les crises. C’est tout l’enjeu actuel !
Aspect culturel. Avec les réseaux d’informations et de communications, les individus sont devenus interdépendants : le brassage des courants philosophiques et religieux (rencontres oecuméniques d’Assise) s’accentue au détriment de l’Occident et de l’Homme Blanc caucasien. En effet, avec le multiculturalisme qui tend à éliminer les peuples et à convertir les sociétés occidentales à celui-ci, la globalisation se profile. De plus, les politiques relaient cette action funeste. Par ex. en 2005, Azouz Begag, Ministre délégué à l’égalité des chances menaçait : « il faut traverser le périphérique, aller chez les indigènes, là-bas, les descendants de Vercingétorix, casser les portes et si elles ne veulent pas s’ouvrir, y aller aux forceps. Partout où la diversité n’existe pas, ce doit être une invasion de criquets. Partout de manière qu’on ne puisse pas revenir en arrière ». Les USA veulent imposer une sous-culture commune (F. Brigneau disait que « ce pays était passé directement de la barbarie à la décadence sans connaître la civilisation »). C’est l’impérialisme anglo-saxon avec l’anglais de communication pour tous afin d’asseoir leur suprématie. C’est une véritable guerre culturelle ! Ainsi, le Commandant en chef des forces de l’OTAN, le Général Wesley Clarck déclarait : « il ne doit plus y avoir en Europe de place pour un peuple non métissé (ex. Serbie) ; les peuples non-mélangés appartiennent aux idées périmées du XIXe… ». C’est la nouvelle Babylone, la Tour de Babel infernale, la culpabilisation et le métissage obligatoire, une « culture monde » qui détruit tous les particularismes, un pseudo humanisme. En fait, la diversité, c’est l’éradication de nos cultures, de nos coutumes, de notre génie, de notre droit à vivre sur la terre de nos ancêtres. D’où, il résulte une sorte de guerre civile larvée du fait de la criminalisation de notre héritage historique et de notre identité. Or, celle-ci est fondamentale, c’est une norme légitime, nos racines : les peuples prennent enfin conscience qu’ils sont menacés de disparition et qu’ils ne sont plus maîtres de leur destin. L’égalitarisme multiculturel vise à détruire le fait national.
Quant à l’aspect politique, on peut dire que la mondialisation, c’est le primat de l’international sur la Nation avec la mise à mort de la souveraineté. Les états sont marginalisés (ex. la construction européenne avec les traités d’Amsterdam, Maastricht, Schengen…). Les « États-nations » sont réduits à l’impuissance ; ce sont les institutions internationales (Banque Mondiale, FMI, OCDE, Forum de Davos, G8, G20) qui prennent les décisions capitales. Par ailleurs, les ONG se développent pour pallier à l’action publique mais elles sont minées par l’idéologie tiers-mondiste et souvent très opaques, (ex. Greenpeace). En définitive, la Nation n’est plus qu’un troupeau qui ne songe qu’à paître avec de bons chiens de garde que de mauvais bergers mènent à leur guise.
Pour ce qui est du facteur humain et social. Sur 6 milliards d’habitants, 3 %, soit 200 millions vivent hors de leur pays natal. Ce sont soit les mieux formés, soit les plus défavorisés (Afrique) ou réfugiés plus ou moins authentiques. 500 millions se déplacent pour le tourisme (réel ou supposé). Face à l’immigration-invasion subie par l’Europe et aux réactions de rejet suscitées, s’est développé le dogme de l’anti-racisme pour saper l’esprit de résistance et empoisonner les consciences. C’est la négation de la réalité qui nous livre à la barbarie.
Quant à l’aspect écologique, les risques sont globalisés (ex type le changement climatique ou réputé tel par le GIEC qui exerce une véritable chape de plomb sur les scientifiques). On assiste à de véritables campagnes de désinformation (effet de serre, risques nucléaires, énergies renouvelables…) avec la création de concepts nouveaux comme le développement durable inventés lors de sommets comme Kyoto et de contraintes imposées an nom de ces prétendues vérités. C’est une véritable manipulation par la peur suscitée.
Tout ce que nous venons de passer en revue a été rendu possible par deux facteurs essentiels : la faiblesse des coûts de transport au regard des coûts de production et la baisse de ceux de communication au niveau mondial sans oublier la diffusion sous forme numérique des informations y compris financières. L’échange de biens a entrainé avec le GATT puis l’OMC, la baisse des barrières douanières dans tous les domaines même l’agriculture et les services. Quant à l’économie, elle s’est financiarisée tandis que se développaient multinationales et transnationales.
Enfin, la mondialisation des technologies de l’information (type internet) touche aujourd’hui directement chaque individu.
Pour nous résumer, voici les conséquences du mondialisme :
- ouverture des frontières d’où immigration surtout extra-européenne non contrôlée, colonisation de l’Europe et menace de l’Islam (les infidèles sont dans nos murs). Selon Gustave Lebon « l’influence prépondérante des étrangers ôte à un peuple le plus précieux, son âme ».
- suppression des barrières douanières.
- délocalisation, braderie de nos savoirs faire, destruction des PME, PMI. La planète est transformée en un vaste marché anglo-saxon.
- fin de l’indépendance nationale. Or « de toutes les libertés humaines, c’est l’indépendance de la patrie la plus précieuse ». (Charles Maurras)
- mépris des identités et traditions ancestrales.
- terrorisme intellectuel, règne des lobbies, histoire manipulée.
- chantage environnemental pour créer des peurs et imposer des changements aux citoyens réticents.
Michel Foucault appelait ce nouveau cycle historique l’hyper-modernité. En fait, c’est un changement de représentation du monde comme au XVe siècle la découverte de l’imprimerie ou au XVIIIe la révolution copernicienne, avec la domination des USA (il est symbolique que depuis 1995, l’emploi de l’anglais ait dépassé celui du français dans les institutions européennes alors que seulement 12 % de la population est anglophone. Alors cette société mondiale est-elle inéluctable et nous conduit-elle à un nouvel « âge d’or » ou va-t-elle transformer le monde en une arène où s’affronteront des sociétés atomisées dans une guerre qui ne sera pas seulement commerciale ?
Devant cet état de fait est apparu un nouveau concept, la démondialisation qui prône une nouvelle organisation de l’économie mondiale et propose de remettre en cause la globalisation financière et le libre-échange. Selon l’économiste Jacques Sapir ou encore Emmanuel Todd, le refus d’identifier le libre- échange comme cause de la tourmente actuelle montre que ses partisans ont quitté l’univers de la réflexion pour entrer dans celui de la pensée magique. Il faut mettre en place un protectionnisme à l’échelle continentale européenne car aujourd’hui l’Europe est un continent de libre échange dans un monde protectionniste. Les deux grands axes retenus sont : la mise en place de taxes douanières et la reterritolisation de la production. C’est à Walden Bello, penseur philippin que revient la paternité du terme « démondialisation » en 2002 (dans son ouvrage Deglobalization). Selon lui, il faut réorienter les économies, de la primauté de la production pour l’exportation à celle destinée aux marchés locaux. Il critique fermement le libre-échange et la déréglementation financière qui porte atteinte aux droits sociaux et à l’environnement surtout pour les pays du sud.
Aristote disait déjà que la cupidité de l’homme était insatiable. Pour cela, les anciennes religions ont toujours mis en garde contre la passion de l’Argent pour lui-même : mythes de Midas, de l’Anneau de Polycrate, le « déclin des Dieux » étant lui-même la conséquence de la convoitise (« l’Or du Rhin »). Charles Péguy avait quant à lui dénoncé le basculement dans la modernité, l’idolâtrie du culte du Veau d’or et de la sacralisation de l’argent.
Or, aujourd’hui, le profit est plus important que le produit, la spéculation que la création, le financier que l’ouvrier, les valeurs éternelles (beauté, honneur…) sont caduques. Dieu est mort, l’Argent est roi. Le capitalisme de masse, l’individualisation hédoniste et le socialisme altermondialiste, nous ont amené au point de rupture et à la crise commencée en 2008. Celle-ci est partie des USA et du dollar, pivot du système monétaire international. Or, c’est une monnaie de singe : si certains pays cessaient de l’utiliser comme monnaie de réserve, les USA seraient en faillite. Il faut donc remettre en cause son statut et la Chine pourrait être un acteur décisif. Cette crise a provoqué la remise en cause du capitalisme financier et a entrainé ce concept de démondialisation que d’aucuns considèrent comme réactionnaire (mais « vivre c’est réagir » selon Maurras) ou quasi- révolutionnaire. En effet, c’est une crise systémique du capitalisme lui-même, le problème étant de trouver toujours à vendre plus à des hommes ayant de moins en moins les moyens d’acheter.
Déjà en1988, notre Prix Nobel de sciences économiques Maurice Allais avait tiré la sonnette d’alarme. Selon lui « une libération totale des échanges et des mouvements de capitaux n’est possible, souhaitable que dans le cadre d’ensembles régionaux regroupant des systèmes économiques et politiques associés et de développement économique et social comparables. Donc ayant une identité structurelle ; à l’échelle mondiale, c’est irréalisable et même nuisible ». De plus, il dénonçait la prétendue efficience des marchés, la notion de marché mondial étant, selon lui, une abstraction niant les réalités. Or, avec l’effondrement des frontières, la recherche du profit a pu se donner libre ‑cours sans entrave aucune d’où une fuite en avant déconnectée du réel (produits financiers dérivés, virtuels, abstraits, opaques, toxiques diffusés par les banques d’affaires (« les banksters ») avec des spéculateurs avides de profits maximums (titrisation). Donc, en septembre 2008, la liquidation de Lehmann Brothers marqua le début du krach mondial. Les quatre principales banques mondiales : la FED, la BCE, la Banque du Japon et celle d’Angleterre injectèrent 5000 milliards de dollars dans l’économie mondiale entre 2008 et 2010 soit près de 10% du PIB mondial. Résultat un endettement public et privé gigantesque avec une économie en stagflation et même en récession. Le 16/05/2011 la dette des USA atteignait 14 294 milliards de dollars et le 5/08 l’agence de notation Moody’s abaissait la note du colosse aux pieds d’argile en quasi cessation de paiement (il faut dire que les USA sont un pays où l’on consomme plus qu’on ne produit et où l’épargne est inexistante. Dès 2007, la dette des ménages représentait 100% du PIB).
Notons au passage que ces agences de notation ont le pouvoir exorbitant d’imposer une cure d’austérité aux États. En France, l’interdiction faite à l’État français d’emprunter auprès de sa banque centrale a permis de faire sauter tous les verrous qui encadraient jusque-là la capacité d’endettement public. L’État pouvait disposer alors d’une facilité d’endettement illimitée auprès des marchés. Dès 1982, les socialistes finançaient leurs déficits grâce à ceux-ci. Aujourd’hui, notre dette publique est de 1 646 milliards d’euros, soit près de 85% du PIB ou 26 250 euros par habitant. Le service de la dette nous coûte 125 millions d’euros par jour, 5 Millions par heure, soit la totalité des recettes fiscales directes. Sans vouloir jouer les Cassandre, nous courons à l’abîme ! Cette logique du capitalisme débridé induit des effets néfastes :
- des riches qui le sont encore plus (600 000 en France ont un revenu de plus de 100 000 euros par an)
- les pauvres sont de plus en plus nombreux (8 millions de Français; soit 13,5% ont moins de 950 euros par mois, soit un jeune adulte sur 5)
- les classes moyennes (entre 1 150 et 2 600 euros de revenus mensuels) sont vouées à la disparition (vaches à lait de l’État providence et de l’assistanat à des millions de parasites)
Après 2008, les banques et les grandes entreprises furent sauvées par des fonds publics mais aucun responsable ne fut sanctionné. Selon eux, « la crise est la preuve que le marché se régule » (d’après la théorie de « la main invisible »). Or, les États empruntent à plus de 3% auprès des banques qui, elles, s’autofinancent à des taux oscillant entre 0,5 et 1% auprès de la BCE ou de la Réserve Fédérale. Donc, les marchés détiennent la clé du financement des États. L’économie n’est pas une science exacte, l’homme n’est pas un agent rationnel, ni seulement un producteur-consommateur, il est imprévisible. La crise a démontré que la planète financière était incapable de s’autoréguler. Il faudrait donc une législation créatrice d’impositions et réglementations contraignantes pour la circulation des titres (surtout « dérivés » à l’origine des « bulles »).
De même, introduire de nouveaux managements des firmes, une relocalisation géographique de la fabrication des produits et reterritorialiser les plus-values et profits des firmes. Ainsi, les États pourraient lever des impôts sur les profits des multinationales, lutter contre la fraude et la spéculation, empêcher les firmes de localiser leurs plus-values dans des zones défiscalisées, lutter contre les paradis fiscaux. Aujourd’hui, l’actionnaire fixe le taux de rendement exigé ; or, il faudrait tenir compte en plus de l’État, des collectivités territoriales et des salariés, privilégier les entrepreneurs et non les financiers. Il faut taxer les transactions financières (idée de la taxe Tobin à reprendre) pour contrer la spéculation, accroître l’imposition de l’actionnaire selon le principe de nationalité et non plus de résidence fiscale (afin d’éviter les exilés fiscaux). Quant aux firmes, on pourrait introduire des instances de décisions politiques au sein de leur CA. De nos jours, la finance domine le politique, le citoyen est exclu des décisions fondamentales. Le système est devenu oligarchique. Toutefois, chez les pays émergents tels la Chine, on assiste au retour du politique contre la privatisation du monde ( à laquelle elle contribue par ailleurs). Face à celle-ci, « atelier du monde », il faut constituer de grands blocs civilisationnels homogènes. Les hommes d’État ont abandonné leurs prérogatives au profit d’une utopique « gouvernance mondiale » d’où privatisations, déréglementations, dérégulations étatiques au bénéfice des firmes et une expansion à l’infini de la sphère marchande dans la vie des citoyens. Nous assistons à la mort de l’État et à l’adoption du mythe de l’État sans Droit ainsi qu’à l’avènement d’une hyper-classe oligarchique sans légitimité légale ou démocratique. Les forces de travail deviennent corvéables à merci, la charge humaine pouvant être réduite à tout moment à l’avantage de l’actionnaire apatride… Or, depuis Jean Bodin, nous savons « qu’il n’est de richesse que d’hommes », nous ne pouvons négliger le facteur humain encore moins l’effacer même si l’intelligence artificielle se développe. Enfin, il est impératif, vous l’avez compris, de rétablir le protectionnisme, les barrières douanières et de procéder à une réindustrialisation. Bien sûr, ceci suppose de contrôler la circulation des personnes, des marchandises et des capitaux. Quant à l’euro, soit on peut en sortir comme le pense E. Todd, soit ce qui nous paraît plus crédible, adopter un euro différencié (solution de J. Sapir) c’est-à-dire qu’il deviendrait une monnaie non plus unique mais commune (il resterait en vigueur pour les échanges de la zone euro avec l’extérieur mais à l’intérieur on reviendrait aux monnaies nationales).
Bref, l’Europe et la France sont entrées en dormition alors qu’elles écrivaient l’histoire et qu’elles doivent faire face à une crise sociale, sociétale, économique, financière, environnementale, morale et spirituelle : une véritable crise de civilisation. Maurras disait que « l’avenir appartient à celui qui recueille l’éternelle fleur du passé » ; de même Nietzsche déclarait « l’homme de demain est celui qui aura la mémoire la plus longue ». Alors devons-nous nous fondre dans un magma informe d’une sous-humanité anonyme et retourner à la barbarie ou sortir l’épée du fourreau et entamer la Reconquista ? Disons-le, pour parodier Drumont, « jamais les questions ne furent plus grandes et jamais les hommes ne furent plus petits ». Car, comme le remarquait Sénèque « il n’est pas de vent favorable pour qui ne sait où il va ». Ceci s’applique parfaitement à la situation de notre pays qui dérive depuis des décennies tel un Bateau ivre vers de mortels écueils. Dès les années 20, Oswald Spengler avait analysé dans un célèbre ouvrage « le déclin de l’Occident » mais que penserait-il-aujourd’hui de cette terrible crise ? Comme le dit justement notre Président Bruno Mégret, un des rares responsables lucides, le politique doit reprendre ses droits, retrouver la capacité à s’identifier, à rejeter ce qui menace l’unité interne et conforter ce qui la nourrit. Le politique doit recouvrer sa plénitude contre les empires à vocation universelle (messianique des USA, conquérant de l’Islam) ; c’est le retour à la Nation ce qui signifie la fin des institutions construites depuis la fin de la seconde guerre mondiale (Nations Unies, FMI, Banque Mondiale, OMC et autres ONG). La Nation doit lutter contre la colonisation interne imposée par le système financier. C’est le combat entre un système qui s’affranchit de toute règle, toute loi, tout bon sens ou intérêt collectif pour faire prévaloir son intérêt particulier et le triomphe de l’individu contre tout lien d’appartenance et ceux qui acceptent qu’au-dessus de l’intérêt individuel et même du droit, il y ait la Nation et l’État. L’enjeu pour chaque société c’est de se connaître, se choisir, se préférer (d’où les notions de préférence nationale et européenne qui nous sont chères). Le système anglo-saxon et sa survie sont l’enjeu de cette crise due au mondialisme qui ne serait qu’une dégénérescence du capitalisme en ultra-libéralisme. Il nous faut, donc, connaître nos ennemis, les désigner (selon les préceptes de Carl Schmitt), compter et rassembler les nôtres : bref, choisir notre camp. L’Europe n’est peut-être que « le petit cap du continent asiatique » selon la formule de Paul Valéry mais elle a pourtant été la matrice de l’histoire actuelle sous toutes ses formes. Montaigne nous enseignait que « l’adversité est une fournaise à recuire les âmes ». La nôtre devra être bien trempée car nous devons lutter contre des forces puissantes et occultes infiltrées au cœur de l’appareil d’État et des institutions européennes. Il faudra retrouver notre foi, notre identité, notre indépendance et construire une Europe impériale avec l’axe euro-sibérien, dégagée de l’Oncle Sam et de Tel-Aviv.
Quant à notre organisation politique, est-il préférable d’avoir une seule hiérarchie, un seul chef, un seul parti comme ce fut le cas naguère avec le FN et Le Pen (qui triompha dans César avant d’incarner Harpagon puis le Roi Lear et de baisser le rideau avec le Roi se meurt) ou devons-nous nous unir avec nos amis de la NDP et du PDF partageant une même doctrine avec de petites structures allant dans la même direction, chacun sachant où et qui il doit frapper (en quelque sorte une nouvelle version de l’Hydre de Lerne) ; tout ceci est à méditer et cette UDT vous apportera sans doute quelques réponses.
En conclusion, l’Europe doit s’édifier sur les valeurs fondatrices de sa civilisation dont nous assumons pleinement l’héritage incomparable et l’histoire glorieuse. Brisons les chaînes du mondialisme et retrouvons notre liberté et notre puissance.
Bernard Bres
Membre du Bureau national