Université d’été 2010, Saintes (17) – 03/09/10 – Discours de Roland Curtet – Thème : « Les Violences »
Définition du terrorisme : à l’origine, le mot a été employé sous la révolution française, pour désigner la politique de terreur des années 1793–1794, après la chute de Robespierre. Il s’agissait alors d’une action de l’État.
Actuellement, on désigne par là les actes de violence exécutés par une organisation politique pour impressionner la population et créer un climat d’insécurité. Il s’agit donc maintenant d’actions contre l’État. Sous cette forme, il s’agit d’un phénomène ancien : les zélotes juifs, par exemple, pratiquaient l’assassinat programmé de Romains.
Rappel des principaux attentats en France dans les vingt-cinq dernières années :
- 7 décembre 1985 : deux explosions à Paris, successivement aux Galeries Lafayette et au printemps Haussmann, faisant quarante-trois blessés au total. L’enquête démontre la responsabilité du Hezbollah.
- 17-septembre 1986 : une bombe explose rue de Rennes devant le magasin Tati, causant 7 morts et 55 blessés. L’attentat est revendiqué par le CSPPA (Comité de soutien aux prisonniers politiques arabes) et le PDL (partisans du droit et de la liberté).
- 25 juillet 1995 : vers 17h dans la gare du RER B Saint-Michel-Notre-dame, explosion d’une bonbonne de gaz remplie de clous placée sous un siège. L’attentat, revendiqué par le GIA (groupe Islamique armé) algérien, cause 8 morts et 117 blessés. Deux poseurs de bombes ont été identifiés grâce aux empreintes digitales : Khaled Kelkal et Boualem Bensaïd.
- 3 décembre 1996 : dans une rame du RER B à Port-royal, explosion, à 18h05 d’une bouteille de gaz contenant des clous et des écrous. Bilan : 4 morts et 170 blessés. Attentat non complètement élucidé, mais probablement en relation avec le Front Islamique de Salut algérien, et à quelques jours d’un procès terroriste ouvert à Paris le 9 décembre.
- 6 février 1998 : assassinat à Ajaccio du préfet Claude Erignac de trois balles dans la nuque. Ce sont les milieux nationalistes corses qui sont en cause.
Nous notons donc que, hormis le dernier cité, tous ces attentats sont imputables aux milieux islamistes. Depuis le 3 décembre 1996, la France a été épargnée sur son territoire. En revanche, les années récentes ont donné lieu à des assassinats et enlèvements de ressortissants français à l’étranger : au Pakistan, en Mauritanie, au Mali, en Algérie. Le dernier événement de cette nature est la mort en juillet de l’otage Michel Germaneau dans le désert malien, revendiquée par l’organisation Al Qaida au Maghreb Islamique.
D’autre part, la France a été l’objet il n’y a pas très longtemps de menaces d’Al Qaïda : en janvier 2008, des menaces précises ont circulé sur Al Ekhlass, site internet utilisé par Al Qaïda : elles visaient la Tour Eiffel, les Champs-Élysées, l’aéroport de Roissy, le quartier de La Défense. Ces attaques visaient à provoquer la chute du président Sarkozy » et « un effondrement économique de la France ».
A la fin juin 2009, Nicolas Sarkozy avait déclaré devant le congrès de Versailles que « la burqa n’était pas la bienvenue dans la République française ». Ces propos avaient suscité une réaction de l’AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique), dont le dirigeant Abou Moussab Abdoul Wadoud, avait déclaré : « Hier c’était le hijab (foulard islamique) et aujourd-hui, c’est le niqab », « Nous nous vengerons de la France et de ses intérêts par tous les moyens à notre disposition, pour l’honneur de nos filles et de nos sœurs « .
Un mois plus tard, c’était le numéro deux d’Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, qui fustigeait l’hostilité de la France au port du hijab. Il déclarait : « La France prétend être un pays laïque alors que son cœur est plein de haine pour les musulmans…la France va payer pour tous ses crimes « .
Les menaces étaient donc explicites.
Dans le reste de l’Europe, les années 2000 ont été marquées par deux très graves attentats :
- Celui de Madrid, le 11 mars 2004. Dix bombes explosent dans trois gares ferroviaires et dans un train de banlieue. Le bilan est de 191 morts et 1700 blessés. Le gouvernement espagnol avait, dans un premier temps, attribué ces attentats à l’ETA, sans preuve. D’ailleurs l’ETA a démenti son implication. Par la suite, c’est l’hypothèse islamiste qui s’est étoffée, avec une possible responsabilité du réseau Al Qaïda. Selon l’expert espagnol Fernando Reinares, ce sont probablement de hauts responsables d’Al Qaida qui ont commandité cette action. On peut penser que c’est la politique étrangère de l’Espagne qui devait être mise en cause, avec l’engagement dans la guerre d’Irak.
- Celui de Londres, le 7 juillet 2005 : quatre explosions ont touché les transports publics (trois dans le métro, une dans un autobus à impériale). Le bilan est de 56 morts et 700 blessés. Ces actions ont été revendiquées par un groupe affirmant s’appeler l’Organisation Al-Qaïda pour le Jihad en Europe. Le dispositif de déclenchement des bombes était sophistiqué : dans les trois stations de métro, les explosions ont été simultanées, celle du bus a eu lieu exactement une heure après, ce qui aurait pu être du à un déréglage. Il ne s’agissait donc pas d’attentats-suicides. Un ancien patron de Scotland Yard a jugé que les auteurs étaient presque certainement nés au Royaume-Uni.
D’autre part, et toujours dans le domaine du terrorisme islamiste, des projets ont été déjoués durant l’été 2006 en Allemagne, au Royaume-Uni et au Danemark. Des attentats ont échoué à Londres et Glasgow en 2007.
Par comparaison avec ces attentats imputables aux islamistes, les attentats liés aux revendications régionalistes sont de faible intensité :
En 2008, à Pampelune, sur le campus de l’université de Navarre, une voiture piégée a explosé, faisant dix-sept blessés légers. Cet attentat avait été précédé d’un appel anonyme passé au nom de l’ETA. L’ETA, qui est inscrite sur la liste des organisations terroristes de l’Union Européenne et des Etats-Unis, est tenue pour responsable de la mort de 824 personnes en 40 ans de violences pour l’indépendance du Pays basque. En mars 2009, en Irlande du nord, un attentat de l’IRA-véritable, groupe dissident de l’Armée républicaine irlandaise, a coûté la vie à deux soldats britanniques. C’est l’incident le plus grave survenu en plus de dix ans dans cette province. Des décennies de violences entre catholiques et protestants ont fait 3 600 morts.
En ce qui concerne les menaces islamistes, en octobre 2009, le site Mediarabe.info indiquait que le groupe Al Qaïda au Maghreb Islamique annonçait la création d’une « filiale de production audiovisuelle », désormais seule habilitée à diffuser ses communiqués. Sa dénomination, « Al Andalus » est un appel au jihad pour libérer l’Andalousie. Le communiqué affirme que « l’Andalousie fut longtemps une terre islamique, et que sa libération est un devoir qui concerne en premier lieu les musulmans d’Afrique du Nord… ». La même source, mediarabe.info, indiquait, à propos de l’arrestation en Isère de deux frères d’origine algérienne, soupçonnés de liens avec Al Qaïda au Maghreb Islamique, que se pose la question de la loyauté des musulmans en Europe à l’égard de leur pays d’adoption. On n’a pas vraiment l’impression que les hommes politiques au pouvoir en Europe ont regardé ce problème en face…
Parmi les événements très récents, il faut noter le lancement par Al Qaïda, début juillet, d’un magazine en ligne en anglais, dénommé Inspire. Son éditorial indique qu’il s’adresse aux « millions de musulmans dont la première ou la deuxième langue est l’anglais, que ce soit en Occident ou en Orient, à l’ouest ou au sud de l’Afrique, au sud ou au sud-est de l’Asie, et ailleurs dans le monde ». Il aborde tous les thèmes du djihad, des discours de Ben Laden à la fabrication de bombes. Il serait destiné à recruter des éléments aux États-Unis et au Royaume-Uni.
État de la lutte anti-terroriste
Au niveau européen, la lutte contre le terrorisme restait jusqu’au 11 septembre 2001 dans la sphère exclusive de souveraineté nationale. Ensuite, à partir des sommets européens de Laeken en 2001 et de Séville en 2002, une harmonisation de la notion d’actes de terrorisme et des peines plancher correspondantes a été mise en place.
L’unité de coopération judiciaire de l’Union européenne, EUROJUST, a été instituée en 2002. Elle renforce l’efficacité de l’action des autorités nationales chargées de poursuites en matière de criminalité organisée transfrontalière, ce qui inclut le terrorisme.
Depuis 2004, après les attentats de Madrid, l’Union européenne a mis en œuvre des politiques de prévention et de protection.
Un « centre de situation conjoint de l’Union européenne », le SITCEN, a été créé en 2005 : il est en charge de l’élaboration d’une analyse commune de la menace.
Trois groupes de travail sont chargés de la lutte contre le terrorisme au sein de l’UE :
- COTER, enceinte diplomatique, qui a vocation à traiter des questions de terrorisme en dehors des frontières de l’UE ;
- le TWG (Terrorism Working Group, qui s’occupe des questions spécifiques à la sécurité intérieure de l’Union ;
- le groupe des experts chargés de l’établissement de la liste antiterroriste européenne.
Des améliorations ont été apportées à la coopération policière et judiciaire. La Fondation pour la Recherche Stratégique a lancé NEET, un réseau d’experts européens en vue d’élaborer un forum d’analyse et d’information sur Internet. A l’initiative de cet organisme, et avec le soutien de la Délégation aux affaires stratégiques du ministère de la Défense français, un colloque s’est tenu à Paris les 11 et 12 février 2010, sur la menace terroriste et la lutte contre le terrorisme. Il a réuni plus d’une trentaine de spécialistes européens et les représentants de diverses administrations françaises, européennes et internationales.
Tous les experts se sont accordés pour attribuer un rôle central à Al Qaïda, même si ce réseau s’est affaibli. Notons aussi, comme l’indique le » Livre blanc du gouvernement français sur la sécurité intérieure face au terrorisme « , publié au printemps 2006, qu’on pourrait craindre une mutation dans les techniques, conduisant au terrorisme nucléaire, biologique ou chimique. Il semble que la complication de la mise en œuvre de telles techniques nous en ait jusqu’ici protégés.
L’office européen de police, Europol, devenu agence de l’UE en 2010, dispose d’un nouveau mandat et de pouvoirs étendus pour lutter contre la criminalité internationale grave et le terrorisme.
En France, le dispositif de prévention et de répression du terrorisme a été amélioré à chaque vague d’attentats : le plan Vigipirate, créé en 1981, a été réactualisé en 2006 ; il comprend quatre niveaux, adaptés à la gravité estimée des risques. Il y a eu les lois de 1986, 1996, et, peu après les attentats de Madrid et Londres, la loi du 23 janvier 2006 relative à la lutte contre le terrorisme et portant dispositions diverses relatives à la sécurité et aux contrôles frontaliers. Elle permet de geler, à titre national, les avoirs des personnes et entités qui commettent, ou tentent de commettre, des actes de terrorisme.
Le « Livre Blanc du gouvernement français sur la sécurité intérieure face au terrorisme », déjà cité, reconnaît que « notre pays fait l’objet d’attaques de la part des inspirateurs du terrorisme mondial ». Il s’agit bien entendu du terrorisme islamique, comme la suite du texte le montre. Les griefs qui nous sont faits sont basés sur « un passé présenté comme particulièrement lourd (des croisades jusqu’à la colonisation) ; notre présence sur des terres musulmanes (par exemple à Djibouti) ; notre soutien affirmé aux régimes « apostats », spécialement au Maghreb ; la laïcité affichée ; la prétention à organiser l’islam selon un modèle national (avec la création en 2003 du conseil français du culte musulman) ; la détermination des juges et des services français à neutraliser préventivement les terroristes et leurs complices « . De plus se sont ajoutés la loi du 15 mars 2004 sur les signes religieux à l’école, et la participation des forces françaises aux opérations en Afghanistan.
Un certain nombre de services nationaux sont impliqués dans la lutte contre le terrorisme :
La DGSE (Direction Générale de la Sécurité Extérieure) a été créée en 1982 en remplacement du SDECE (Service de Documentation Extérieure et de Contre-Espionnage). Elle se livre à un travail de recueil et d’exploitation des renseignements afin de détecter et d’identifier les acteurs de la menace, de localiser leurs structures, de comprendre leurs stratégies et de déterminer leurs éventuels objectifs. Son action s’exerce dans le cadre de coopérations avec les autres services nationaux chargés de la lutte contre le terrorisme, et, le cas échéant, avec des partenaires étrangers.
L’UCLAT (Unité de coordination de la lutte antiterroriste), créée en 1984, est une des composantes du cabinet du directeur général de la police nationale. Elle est chargée « de coordonner, animer et orienter l’action des directions et services actifs de police en matière de lutte contre le terrorisme ».
TRACFIN, créé en 1990 (Traitement du Renseignement et Action contre les circuits Financiers clandestins), cellule de renseignement financier de l’Etat français. Elle fait partie du ministère de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi. Parmi ses missions figure le recueil, le traitement et la diffusion aux autorités compétentes des renseignements relatifs au financement du terrorisme.
Le BLAT (Bureau de lutte anti-terroriste) créé en 2003, est un service spécialisé de la gendarmerie, chargé d’analyser, d’élaborer et de diffuser le renseignement aux autorités concernées, ainsi que de coordonner et d’animer l’action des unités dans la lutte anti-terroriste.
La DCRI (Direction Centrale du Renseignement Intérieur), créée le 1er juillet 2008, est issue du rapprochement de la direction centrale des renseignements généraux et de la direction de la surveillance du territoire. Elle est en mesure de détecter, surveiller et interpeller les individus, groupes et organisations susceptibles de se livrer à des actes de terrorisme ou d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Ses structures et son fonctionnement sont couverts par le « Secret Défense ».
Le SGDSN (Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale), résulte de la transformation, à la fin 2009, du SGDN (Secrétariat général de la Défense nationale). C’est un service du premier ministre en liaison permanente avec la présidence de la République. Il assure, au profit du Président de la République, le secrétariat du Conseil de défense et de sécurité nationale, dont l’une des missions est la lutte contre le terrorisme.
Le 30 juin 2009 ont eu lieu à l’Assemblée Nationale, sous la présidence de Christian Estrosi, les premières rencontres de la Sécurité Intérieure de Défense et Stratégie sur le thème : « quelle stratégie de sécurité intérieure pour lutter contre le terrorisme ? »
A la fin 2009 a été mise en place la FIPN (Force d’intervention de la police nationale), comptant cinq-cent-quatre-vingt-dix membres, destinée à intervenir en cas d’attentats ou de prises d’otages multiples. A cette occasion, le ministre de l’intérieur, Brice Hortefeux, a évoqué pour la France une menace terroriste « bien réelle et toujours préoccupante ».
Le 4 mai 2010, une simulation d’attentats, baptisée Omega 2010, a été réalisée à Paris et en banlieue parisienne, avec pour but de tester les réactions des sapeurs-pompiers, du Samu et de la police.
Ainsi donc, on ne peut pas dire qu’il manque, en France et en Europe, d’actions ni d’organismes pour lutter contre les menaces de terrorisme. C’est plutôt au niveau de l’état d’esprit général des autorités qu’on peut s’inquiéter, comme nous l’indiquerons.
Evaluation du dispositif de protection français
L’absence d’attentat massif sur notre territoire depuis 1996 laisserait penser que notre système de protection est satisfaisant. Mais nos autorités font preuve d’un certain aveuglement quant à la menace islamiste : si tous les musulmans ne sont pas des terroristes, c’est bien de l’islam que se réclament les terroristes islamistes. D’ailleurs le Livre blanc, déjà cité, indique, comme premier des facteurs d’aggravation de la menace, « le développement d’une génération de « révoltés à domicile », de nationalité française ou non, musulmans de longue date ou récemment convertis. » Par conséquent, insister continuellement sur les soi-disant caractères de paix et de tolérance de l’islam, ressemble beaucoup à une volonté de manipulation de l’opinion. L’un des signes de fuite devant le danger islamiste apparaît dans un site gouvernemental qui indique que la pratique française « ne vise pas à contrer un discours idéologique… » Notons que dans le nouveau magazine en anglais d’Al Qaïda, Inspire, la France, avec sa position sur le niqab, est montrée du doigt.
Selon un haut responsable des services secrets français, interrogé à la fin 2008, trois secteurs économiques sont touchés, dans leur recrutement, par l’islamisme radical :
- la grande distribution ;
- le gardiennage, la surveillance ;
- le transport de plis et les livraisons.
D’autre part, il ne faut pas se laisser abuser par les mots : les émeutes commencées en novembre 2005 à Aulnay-sous-Bois se sont étendues en quelques jours à l’ensemble de la région parisienne, puis se sont généralisées à tout le territoire national. Elles ont duré trois semaines, ont donné lieu à dix-mille incendies de voitures, ont coûté deux-cents millions d’euros.
À Villiers-le-Bel, fin novembre 2007, à la suite du décès de deux adolescents circulant sur une mini-moto volée, après un heurt avec une voiture de police, tout un quartier s’est mis à flamber, le poste de police a été assiégé. Une trentaine de policiers ont été blessés en une soirée. Le maire, Didier Vaillant, s’étant rendu sur place, a dû rebrousser chemin devant l’hostilité des assaillants, munis de cocktails Molotov. Des pompiers ont été empêchés d’intervenir par les tirs de projectiles. Ainsi donc, ce sont notamment les représentants de l’État et les services de protection civile qui ont été attaqués. Six communes du département ont été touchées par des incendies de véhicules et des feux de poubelles.
À Grenoble, dans le quartier de La Villeneuve, ce dernier mois de juillet, des émeutes ont suivi la mort d’un braqueur lors d’une fusillade avec la police, dans la nuit du 15 au 16. Les forces de l’ordre ont été la cible de tirs à balles réelles lors de trois nuits de violences. Dans les sous-sols d’un bar du quartier, une cache d’armes a été découverte, avec des impacts de projectiles sur les murs et des étuis percutés à terre. Selon un interlocuteur » fiable « , il s’agirait d’un véritable stand de tir, avec système d’isolation phonique. De plus, un nouveau degré de violence a été atteint, puisque des policiers ont été menacés de mort.
Pour qualifier ces actes de terroristes, il ne manque qu’une revendication explicite. Mais elle existe de manière implicite : il s’agit de la haine de notre pays, de notre société, même si elle est exprimée par des individus qui sont nés chez nous. D’ailleurs le juge d’instruction Marc Trevidic, ancien du pôle antiterroriste, successeur du juge Bruguière, a déclaré récemment voir dans les banlieues le terreau des futurs terroristes.
D’autre part, comme l’indiquait à la fin 2008 le haut responsable français cité plus haut, un certain nombre d’islamistes ont conscience qu’il serait inutile, et même nuisible, de réaliser des attentats sanglants en France, dans la mesure où il leur paraît possible de remporter des élections, par exemple municipales, dans un avenir pas très éloigné. L’exemple de la Hollande, où l’assassinat de Théo van Gogh, en 2004, a provoqué une réaction contre les dangers de l’islamisation, leur a montré le danger pour leur cause des actions violentes. Rappelons qu’au mois de juin dernier, les élections législatives aux Pays-Bas ont donné lieu à une percée du PVV, Parti de la liberté de Geert Wilders, dont le programme comprend en particulier la lutte contre l’immigration et l’islamisation. Il ne reste donc plus qu’à souhaiter chez nous un sursaut semblable…